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Une génération sacrifiée ?

Jeunes des classes populaires dans la France désindustrialisée

Publié le 15 février 2017 Mis à jour le 13 avril 2017

Stéphane BEAUD (éd.) et Gérard MAUGER (éd.) Editions rue d’ULM, Presses de l’Ecole normale supérieure

La massification scolaire, la désindustrialisation, les transformations du paysage politique et culturel ont provoqué une crise de reproduction de longue durée des classes populaires, dont les « jeunes des cités ; » constituent le point focal. Sans les exclure ni se réduire à leur cas, les enquêtes rassemblées dans ce livre analysent les inadaptations et les tentatives d’ajustement, les engagements et les désengagements, les espoirs et les déboires, les quêtes de compensation et les conversions, mais aussi les formes de reproduction au sein des nouvelles générations de jeunes des classes populaires. La menace du chômage, la précarité et le chantage à la docilité qu’elle permet, l’emprise des valeurs consuméristes, ont d’autant plus détérioré leurs capacités de mobilisation que beaucoup se vivent comme « de passage ». Faut-il en conclure qu’à la culture de rébellion de la « génération ouvriérisée » des années 1970 s’opposerait aujourd’hui « l’individualisme négatif » d’une « génération désouvriérisée » ?
La postface de Florence Weber revient sur le tabou du déclassement qui enferme depuis quinze ans les perdants de la mondialisation dans la colère, le retrait et la honte. La croissance des inégalités territoriales s’est aggravée en France depuis la crise économique de 2008, tandis que la course au diplôme sans création d’emplois qualifiés, notamment dans le secteur de la culture, minait la confiance dans l’école, jusque chez les jeunes des classes moyennes sans patrimoine.

Stéphane BEAUD est sociologue, professeur de science politique à l’Université Paris-Ouest Nanterre, chercheur à l’Institut des sciences sociales du politique (CNRS-Nanterre). Ses recherches portent sur les classes populaires, la démocratisation scolaire, les descendants d’immigrés avec un détour par la sociologie du football. Il a notamment publié, avec M. Pialoux, Retour sur la condition ouvrière (La Découverte-poche, 2011), Violences urbaines, Violence sociale (Fayard, 2003).

Gérard MAUGER
est sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique (CNRS-Paris I). Ses recherches concernent, pour l’essentiel, les générations et les âges de la vie (jeunesse), les pratiques déviantes et délinquantes, les classes populaires, les pratiques culturelles (lecture) et l’œuvre de Pierre Bourdieu. Il a récemment publié Lectures de Bourdieu (codir. F. Lebaron, Ellipses, 2012), Repères pour résister à l’idéologie dominante (Le Croquant, 2013), Lectures numériques. Une enquête sur les grands lecteurs (avec P. Gaudric et X. Zunigo, Bibliothèque du Centre Pompidou, 2014) et Âges et générations (La Découverte, 2015).

Avec la collaboration de Lorenzo BARRAULT-STELLA, Thomas BEAUBREUIL, Clémentine BERJAUD, Charles BERTHONNEAU, Samuel BOURON, Vincent BURCKEL, Benoît COQUARD, Pierig HUMEAU, Sophie ORANGE, Akim OUALHACI, Ugo PALHETA, Martin THIBAULT.

http://www.presses.ens.fr/477-sciences-sociales-une-generation-sacrifiee.html


Mis à jour le 13 avril 2017