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Mémoire vive. Chroniques d’un quartier, Bataclan

Sarah Gensburger

Publié le 15 février 2017 Mis à jour le 13 avril 2017

Pendant près d’un an, Sarah Gensburger, sociologue au CNRS et habitante du XIe arrondissement de Paris, à mi-chemin entre la place de la République et le Bataclan, a observé son quartier pour se saisir des réactions sociales aux attentats à l’échelle locale : les discussions dans la rue, dans les commerces, à la sortie de l’école, l’évolution des mémoriaux éphémères, les graffitis, la présence de drapeaux, etc. Ce livre regroupe les chroniques qu’elle a publié sur son blog

Anamosa 2017
Anamosa 2017 Anamosa 2017

Mémoire vive. Chroniques d’un quartier, Bataclan 2015-2016
Auteur : Sarah Gensburger

Appartenance : UMR7220 Institut de sciences sociales du politique

Editeur : Anamosa

« J’habite à mi-chemin entre la place de la République et la salle du Bataclan. Le vendredi 13 novembre, mon compagnon, mes deux enfants et moi-même sommes rentrés chez nous à 21 heures. À l’heure des tueries, mon fils et ma fille dormaient. Nous, les adultes, n’avons d’abord rien entendu. Puis le bruit assourdissant des sirènes, l’avalanche de coups de fil. Une nuit blanche. Et le jour d’après. Une nuit semblable à celle vécue par tous les habitants du quartier. À cet égard, rien de singulier. Rien, probablement, qui vaille la peine d’écrire. C’est sur l’après, lorsque l’Événement lui-même est « passé », que portent ces chroniques sociologiques du bas de chez moi. »

Du 27 décembre 2015, jour où les passants ont pu récupérer l’usage du trottoir qui se trouve devant le Bataclan, au 6 octobre 2016, sur presque un an, la sociologue de la mémoire et habitante du XIe arrondissement Sarah Gensburger a tenu des chroniques sur les transformations et la vie d’un quartier, son quartier. Documentant chacune de ses réflexions de photographies prises sur le vif, c’est l’Événement et sa portée collective et/ou intime qu’elle met au jour, la manière dont se créent une mémoire et des archives du temps présent, c’est aussi le retour sur une année complète qui a vu la place de la République devenir « mémorial » et être « occupée » (Nuit debout).

Organisées par ordre chronologique et par thèmes, qui constituent autant d’entrées dans le livre (« Traces », « Plaques », « Messages », « Tourisme », « Journalistes », « Sacré », etc.), ces chroniques visent également à susciter chez tout un chacun l’envie d’observer, à son tour, les traces de la mémoire dans son lieu de vie (quelles qu’elles soient, quel qu’il soit), pour vivre la ville.

Chargée de recherche au CNRS, affectée à l’Institut des sciences sociales du politique, Sarah Gensburger est spécialiste des sciences sociales de la mémoire et de l’histoire du Paris de l’Occupation. Elle est notamment l’auteure de Les « Justes de France » (Presses de Sciences Po, 2010), Images d’un pillage (Textuel, 2010), Des camps dans Paris (Fayard, 2003) et elle a dirigé C’étaient des enfants (Flammarion, 2012). Elle participe au projet REAT - « La réaction sociale aux attentats : sociographie, archives et mémoire », projet de recherche porté par Gérôme Truc et soutenu par le CNRS, dont l’objectif est de produire une sociographie fine des réactions suscitées dans la société française par les attentats de janvier et novembre 2015.


Mis à jour le 13 avril 2017